"C'est
un bourreau de travail, une tornade. Il ne dort
pas plus de 4 heures par nuit" raconte un policier.
"Il est carré, parfois un peu rude mais il
a un gros cœur" complète un collaborateur
du ministre de l'Intérieur.
D'autres relèvent: "Il a une mémoire
de fou avec les gens qu'ils n'aiment pas, il peut
avoir la rancune tenace".
Simple gardien de la paix lors de son entrée
dans la police il y a 36 ans, Christian Lambert
se veut toujours ce "flic de terrain". Chef de service,
il n'hésite pas à prendre part aux
opérations.
Symptomatique, vendredi aux abords de la bergerie
d'Olmeto, il était aux commandes. Il peut
aussi participer à des filatures. "Il va
chercher le travail, note un homme du Raid, dans
les moments calmes, c'est le meilleur moyen de lutter
contre la morosité".
Son
modèle: le commissaire Broussard, celui qui
a traqué Mesrine à la fin des années
70. A ses côtés, il était de
ceux qui ont créé le Raid en 1985,
en pleine période d'attentats terroristes.
Lambert, c'est aussi l'homme modeste mais qui adore
ces grands coups d'actualité. Les banlieues
en 1986, la maternelle de Neuilly en 1993 ou les
islamistes de Roubaix en 1995 : à chaque
fois, il était là.
Le
ministre de l'Intérieur l'a rappelé
à la tête du RAID. Sa mission était
claire : retourner dans l'île de beauté
et arrêter Yvan Colonna.
Biographie
Il
commence sa carrière comme pompier puis gardien
de la paix. Il passe le concours des inspecteurs
de police et devient commissaire. Nommé à
la tête du RAID de 2002 à 2004, il
a ensuite été préfet délégué
pour la sécurité pour la Corse et
joue un rôle déterminant dans l'arrestation
de Yvan Colonna, condamné ensuite pour l’assassinat
du préfet Érignac. Il est nommé
directeur central des compagnies républicaines
de sécurité (CRS) de septembre 2005
à juillet 2007. Il occupe ensuite (de 2007
à 2010) le poste de directeur de cabinet
du préfet de police2 Michel Gaudin.
Il
a été nommé, en Conseil des
ministres le 7 avril 2010, préfet de la Seine-Saint-Denis,
succédant à Nacer Meddah.
Il
est un homme de confiance de Nicolas Sarkozy, qu'il
a rencontré en 1993 lors de la prise d'otage
de l'école de Neuilly. Nicolas Sarkozy le
surnommait affectueusement « Panda »
à cause de ses cernes sombres. Bien qu'ayant
atteint l'âge de 65 ans, il est maintenu en
poste grâce à une modification législative.
Accueilli
fraîchement par certains élus de la
Seine Saint-Denis au début de son affectation
dans ce département, en particulier des élus
de gauche inquiets de voir un «superflic»
nommé préfet, il se fait progressivement
apprécier. Claude Bartolone, ancien président
du conseil général de ce département,
et aujourd'hui président de l'assemblée
nationale, dit de lui : « Il a changé
depuis son arrivée. Je crois qu'il est tombé
amoureux de la Seine Saint-Denis ». Stéphane
Gatignon, membre d'Europe Écologie et maire
de Sevran, affirme : « Il s'est ouvert
avec les années, mais il est resté
flic ».
Christian
Lambert est « admis à faire valoir
ses droits à la retraite » à
compter du 6 juin 2013 par décret. Bien que
réputé ami de l'ancien président
de la République, Christian Lambert - qui
laisse un très bon souvenir aux élus
locaux - devient chargé de mission du Ministre
l'Intérieur Manuel Valls sur les zones de
sécurité prioritaires après
son remplacement par Philippe Galli.
En
novembre 2015, il devient directeur de la sûreté
à la SNCF.