07.10.2005
- Cérémonie des 20 ans du RAID
Les
effectifs ont été augmentés,
passant de 85 fonctionnaires à sa création
à 107 en 2002 puis à 163 aujourd'hui.
Reconnu,
renforcé, le R.A.I.D. est passé du stade
de simple service d'intervention, à une unité
aux compétences nouvelles d'assistance aux
services de renseignement et judiciaires, de lutte
anti-terroriste.
C'est
ainsi que vous avez assuré pendant 3 ans la
protection du général Haoun, après
son départ du Liban, de même que celle
de Salman Rushdie, auteur des "Versets sataniques",
condamné à mort par les ayatollahs iraniens
et enfin celle de l'équipe de France de football
depuis la coupe du monde de 1998 jusqu'en 2004.
Il
est aussi devenu une unité de gestion de crise,
disposant d'une entité spécifique de
lutte contre la menace N.R.B.C..
Ceci
vaut au R.A.I.D. une réputation d'excellence
de portée internationale et le voit sollicité
par de nombreuses polices étrangères.
J'en veux pour preuve votre présence dans le
cadre des derniers jeux olympiques à Athènes
ou votre participation à la création
du groupe d'intervention de la police armée
populaire de la République de Chine (cette
armée compte 850 000 hommes).
Aujourd'hui,
le R.A.I.D., placé sous l'autorité du
directeur général de la police nationale,
est appelé :
>>
Intervenir à l'occasion d'événements
graves nécessitant l'utilisation de techniques
et de moyens spécifiques tendant à la
neutralisation d'individus dangereux.
>>
Porter assistance pour :
- La protection des hautes personnalités particulièrement
menacées
- La formation des personnels de police français
et étrangers en matière de lutte anti-terroriste
ou de prise d'otage
- Les recherches, études et essais de matériels
et des techniques, en liaison avec la direction de
l'administration de la police nationale
- La mise à disposition au profit des services
de police de matériels sophistiqués
mis en œuvre par le personnel de l'unité.
Voilà
pour ce qui est du R.A.I.D. aujourd'hui.
Cet
outil remarquable, fruit, comme je l'ai déjà
dit, d'un héritage, mais aussi d'une longue
maturation, est celui dont nous avions besoin en 2003
pour retrouver et arrêter Ivan Colonna, l'auteur
présumé de l'assassinat du préfet
Erignac.
Je
ne peux pas m'empêcher de penser avec une profonde
émotion à ces longs mois de travail
dans l'ombre, de traque minutieuse, où nous
formions, avec Claude Guéant, Michel Gaudin,
quelques rares initiés et vous, une équipe
déterminée, soudée, certaine
d'aboutir, malgré les difficultés.
Cette
réussite est emblématique de la doctrine
d'intervention du R.A.I.D., mais aussi de sa philosophie
d'action et il n'est pas anodin que j'ai pu vous remettre
en 2004, votre drapeau, frappé de votre devise
:"servir sans faillir".
"Servir
sans faillir", vous le faites en étant
les gardiens des libertés de notre République,
plus que jamais vulnérable alors que des barbares
inspirés par un islam dévoyé
cherchent à semer la mort et la désolation.
Ce
sont des hommes comme vous, formés à
travailler dans la rigueur et la légalité
qu’il faut aujourd'hui, parce que si nous ne
prenons garde, si nous nous laissons dépasser
par les enjeux, nos ennemis auront gagné, à
nous voir faire fi de nos valeurs démocratiques
pour les vaincre.
Aujourd'hui
plus que jamais nous avons besoin de professionnels
qui vont certes, parfois au péril de leur vie,
au bout de leur engagement, mais ne sacrifient jamais
les valeurs qu'ils défendent.
La
lutte contre le terrorisme est dure, difficile, longue
et ingrate, il vous appartient de prolonger le travail
d'investigation des services spécialisés
au plus près des objectifs.
Il
vous appartient aussi de ne jamais baisser la garde
et de mériter la confiance que les Français
mettent en vous.
Je
n'ai jamais regretté de vous avoir accordé
la mienne.
Aujourd'hui
est une journée de célébration,
de l'âge de votre maturité, de vos succès,
de remémoration de vos échecs aussi,
des crises que vous avez rencontrées, qui chaque
fois, parce que vous les avez surmontées, vous
ont renforcé.
C'est
aussi une journée au cours de laquelle nous
devons nous souvenir de ceux qui sont restés
au bord du chemin, parce qu'ils ont fait le sacrifice
de leur vie pour la sécurité des Français,
parce qu'ils nous ont permis de grandir, et parce
qu'ils exigent de vous de rester fidèles à
leur message :"servir sans faillir"
Je
pense à Fernand SEITHER et Christian CARON
décédés le 31 août 1989,
à René CANTO le 16 avril 1996
Je
sais que leurs proches sont présents parmi
nous aujourd'hui, et je leur adresse un profond message
d'amitié et de soutien
Mais
vingt ans c'est aussi l'âge de l'espérance
et de toutes les ambitions. Forts des valeurs que
vous ont transmises vos aînés, de professionnalisme,
de courage, de dévouement, d'efficacité,
le R.A.I.D. va s'engager dans une nouvelle page de
son histoire. Elle ne sera sans doute pas facile,
tant les périls qui nous guettent sont importants,
elle sera aussi exigeante.
Mais
je sais avoir en face de moi des hommes capables de
relever ces défis, de répondre présent
à l'appel de la Nation.
Je
vous remercie et vous exprime ma profonde reconnaissance
pour le travail accompli et à venir.